Extrait de l’interview de
sergeDEFT
parue dans
le fanzine DIG IT !
# 68
octobre 2016
ISBN 1261-2261
Propos recueillis
par Eric Jorda.
Ça va un petit peu mieux mais l’autoédition continue — en France — d’avoir mauvaise réputation — ce qui, en soit, me parait une chose plutôt engageante pour s’y intéresser, non ?! Souvent regardée de haut et de surcroit du plus mauvais œil, elle est perçue comme une solution de repli pour les auteurs qui n’auraient réussi à dégoter un « grand éditeur ». En suivant ce précepte, s’auto-publier sous-entendrait des textes ne méritant donc pas la faveur des grandes collections en raison d’une qualité médiocre… Ce qui signifierait, à contrario, que l’éditeur « officiel et sérieux » ne garantirait aux lecteurs que de la « bonne littérature »… et là, permets-moi — quand même — d’en douter. On trouve dans l’autoédition, comme ailleurs, de tout. Pour les gens qui ont des oreilles comme les nôtres, c’est dans l’autoproduction, le circuit indé, les petits labels, que l’on trouve les pépites depuis plusieurs décennies, le « sang nouveau », des gens qui osent encore. Pourquoi il n’en serait pas de même pour l’écriture — et quand bien même parfois quelques faiblesses ou maladresses perturberaient le récit, ce ne serait pas pire, au même titre qu’en musique, que de devoir s’infuser un des produits formatés pour plaire au plus grand nombre.